Comment améliorer la prise en charge en maison de repos ?

Les personnes âgées représentent une part croissante de notre société et l’espérance de vie continue de s’allonger. Cependant, le vieillissement de la population pose également de nombreuses questions liées aux solutions d’hébergement et à la prise en charge de la perte d’autonomie au sein d’une structure adaptée. 

Les maisons de repos sont avant tout des lieux de vie

En effet, avec l’âge, une personne est davantage susceptible de souffrir d’une maladie invalidante comme l’ostéoporose ou l’arthrose, une démence de type Alzheimer ou d’autres causes qui peuvent altérer son autonomie et nécessiter un accompagnement dans les gestes du quotidien. Les maisons de repos et maisons de repos et de soins disposent d’une équipe soignante complète permettant de dispenser les soins médicaux et paramédicaux nécessaires. Si des alternatives ont émergé ces dernières années comme les résidences services et les habitats groupés, elles ne sont pas forcément adaptées à une perte d’autonomie sévère et à des cas d’Alzheimer avancés. Cependant, beaucoup estiment que le concept de maison de repos doit être repensé pour inclure davantage de liberté individuelle, susciter l’initiative des résidents, rendre les établissements moins formels et moins institutionnels, tout en privilégiant les petites structures plus familiales. Conscients de ces priorités, les directeurs de maisons de repos incluent de plus en plus d’activités ludiques et thérapeutiques, de sorties, d’ateliers et de collaborations intergénérationnelles. Si les soins sont essentiels, ils ne doivent pas constituer la plus grande partie de la prise en charge en maison de repos et même en maison de repos et de soins. Il est essentiel de continuer à se tourner vers une vision moins médicalisée des établissements pour personnes âgées et à favoriser tout ce qui peut en faire des lieux de vie avant tout. 

L’isolement pire que le covid

L’épidémie de covid-19 nous a également donné une grande leçon sur les priorités que notre société doit avoir concernant le bien vieillir. La peur et la prudence ont certes été des motifs défendables de précautions et de sécurité, ces dernières nous ont parfois joué des tours et le confinement a eu de lourds impacts sur la santé morale de nos aînés à domicile, comme en maison de repos. Or, nous savons tous aujourd'hui à quel point santé morale et physique sont intimement liées. Le confinement a entraîné une privation des libertés et a créé une situation anxiogène pour les personnes âgées. Cette situation nous a permis de prendre davantage conscience de l’aspect fondamental de la vie sociale au sein d’un établissement pour personnes âgées. 

Quels changements pour les maisons de repos de demain ?

Si une nouvelle dynamique a déjà été entamée au sein de nombreuses maisons de repos de Belgique, il reste évidemment des progrès à faire. Retraite Plus a souhaité également participer à cette tangente en proposant depuis quelques années déjà son grand  concours de peinture nationale en Belgique et en France. Les résidents des maisons de repos peuvent s’inscrire avec l’aide des animateurs et animatrices de leur établissement.L’an dernier, une très belle œuvre belge a remporté la troisième place parmi des milliers de participants au concours. L’édition 2023 ouvrira bientôt ses portes et l’équipe de Retraite Plus invite tous les résidents de maisons de repos à y participer. 

Par ailleurs, plusieurs pistes d’évolution recommandées par certains professionnels du secteur ont été énoncées, dans le but d’améliorer le quotidien des résidents en maisons de repos et maisons de repos et de soins. Ils mentionnent notamment l’importance de laisser une grande place au choix, de faire participer les résidents à la vie, à l’organisation et aux décisions au sein de l’établissement. La préservation de l’autonomie est également fondamentale et sur ce point, les directions des établissements sont conscientes de l'enjeu majeur que cela représente dans la vie de chaque résident. Il est également vivement recommandé de bannir la blouse blanche en établissement et de privilégier l’aspect informel, personnalisé. Le cadre de vie doit davantage ressembler à celui d’une maison, en décorant de manière chaleureuse et en cachant le plus possible les instruments médicalisés, les chariots et tout ce qui fait penser à un hôpital. 

Il s’agit en somme de créer des espaces accueillants, chaleureux et conviviaux mettant en avant les libertés individuelles et la préservation de l’autonomie. L’ambiance y est fondamentale autant que les soins. Il est important que notre société parvienne à se détacher davantage de l’aspect médicalisé pour se tourner vers les valeurs de bien-être moral. Le but est de se rapprocher davantage du maintien à domicile et d’abandonner définitivement le modèle qui s’apparenterait à l’hôpital. Les établissements privés comme publics ont beaucoup évolué ces dernières années afin de correspondre davantage à ces priorités. Il reste de nombreuses pistes à explorer mais il semblerait qu’à l’avenir que nous allons tendre de plus en plus vers ce modèle de structures d'hébergement pour personnes âgées. 

source : en marche.be

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